jeudi 6 juin 2013

Retours de Lectures...





Avec leur accord, je vous laisse prendre connaissance de deux avis de lecteurs ET tous deux auteurs chez Glyphe :

Merci à Olivier Kourilsky...


Je l'avoue, je n'ai jamais parlé d'autres livres que les miens sur mon blog (charité bien ordonnée...!)...   je fais une exception aujourd'hui, et ce n'est même pas pour un roman policier !   mais le recueil de nouvelles écrit par Maryline Martin, "les dames du chemin", publié aux éditions Glyphe, est bouleversant.   Que toutes celles et tous ceux à qui la Grande (et épouvantable ) Guerre dit encore quelque chose se précipitent pour le lire, ils ne le regretteront pas !   Le grand-oncle de Maryline Martin est mort, comme beaucoup d'autres, au Chemin des Dames. Maryline honore sa mémoire de la plus émouvante façon qui soit.  Très belle écriture, récits courts, réalistes mais débordants d'humanité, et les femmes ne sont pas seulement  présentes dans le titre !   Superbe préface de Jean-Pierre Verney.


et à Roger Caporal ...
Médecin-endocrinologue,
Roger Caporal imagine des personnages qui ne manquent pas d’hormones.
J’ai aimé vos nouvelles qui donnent un témoignage réel de certains aspects de cette guerre qui ne se limite pas au sort effrayant du fantassin dans les tranchées. Je ne peux pas vous complimenter après la superbe préface que vous a accordée Monsieur Jean-Pierre Verney. Il a tout dit, et si bien, que ce seraient de ma part de trop pales et convenus éloges.


               Ce qui m’a interpellé, c’est comment se fait-il qu’une jeune femme puisse soudain, près d’un siècle après ces événements tragiques, s’émouvoir au point de revivre et de rendre actuelles au lecteur, les émotions qu’ont ressenties toutes ces victimes, qui de très près ou plus éloignées mais concernées, ont vécu cette guerre barbare et interminable.
               Il est probable que le rappel entretenu par votre famille du souvenir de votre parent, à la résistance, sur plusieurs années, héroïque, fauché prématurément au début de sa vie d’homme, a été un terreau fertile. Puis « devant sa tombe…vous avez fermé les paupières et laissé l’histoire vous rattraper »


               Je n’ai pas vécu la même aventure onirique où l’imagination se finalise en vérité antérieure. Pourtant mon oncle Norbert Caporal, né en 1893, mourut en septembre 1914, à la bataille de la Marne ; il repose au cimetière militaire de Vitry-Le-François. Fauché vite, il ne vécut pas ces années d’enfer de votre parent. Je possède, accrochée, sur un de mes murs, une grande photographie encadrée de lui en uniforme. Mon père dernier d’une grande fratrie où Norbert était le cadet l’avait à peine connu ; on parlait peu de lui à la maison, plutôt de la terrible épreuve de mon grand-père qui l’avait finalement reconnu au milieu d’autres cadavres défigurés, déchiquetés, grâce à un bracelet  qu’il portait.


               J’ai donc peu vibré, moi, sur cette guerre à partir de mon oncle. Pourtant des lectures, romans traitants du sujet m’ont passionné. Certes « Les Croix de bois » mais particulièrement « Les Thibault » qui valut à Roger Martin du Gard le Nobel, avant son maître André Gide. Ce très grand roman est aux trois quarts sur la Grande Guerre. Inoubliables, vivants pour moi, la volonté utopique de Jacques d’empêcher l’affrontement en lançant des tracts par avion aux deux armées en présence, son calvaire, la lente agonie d’Antoine, gazé, conscient de sa fin inéluctable, abandonnant à ce triste monde, son unique amour, le fils de Jacques…


             Merci, Maryline de m’avoir fait revivre tout cela. Et grâce à vous, j’irai bientôt à Vitry le François...

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