À mon tour de relever ce sympathique "défi". Feuilleter un album. Choisir quelques clichés et sourire à la petite fille aux cheveux tressés. Mini Fifi Brindacier. Mettre en ligne. Ranger l’album photos. Fermer la porte à la nostalgie. Vivre l’instant présent.
Poser quelques mots ici. Des billets d’humeur. Pas de journal. Je ne suis pas assez assidue. Trop pudique aussi. Depuis le 17 mars, j’ai peur d’avoir été piquée par une aiguille à gramophone. Si je tourne en boucle vous allez vous lasser.
Agacée de lire certains articles où la gestion de la pandémie est comparée à celle de la première guerre mondiale. Le président de la République renommé par certains Le Tigre (Clémenceau). Les navettes dépêchées pour le personnel hospitalier deviennent les taxis de la Marne. Ras le bol de la sémantique.
Je suis également estomaquée devant l’inconstance de certaines personnes qui souhaitent virer les soignants de leur immeuble par peur de la contagion…Et bientôt, on mettra des croix sur les portes de ceux qui seront atteints ? Dommage que les soignants ne puissent pas répondre : « vous étiez mon voisin mais voyez-vous la connerie étant contagieuse, je ne peux m’approcher de vous, donc ne pas vous intuber… ». (Humour noir).
La pandémie révèle ou confirme les bas-instincts de certains humains. Rien de neuf sous le soleil.
Je ne sais quoi penser. La guerre. Que sait-on de la guerre ?
La génération qui pourrait témoigner est confinée dans les EHPAD… D’autres seuls dans leur maison. Pour les plus chanceux avec leurs amis ou leurs enfants. Les Baby-boomers ont également leurs avis sur la question et ce ne sont pas eux qui ont remplis leurs placards. Les sirènes hurlantes. Les abris. Le bruit et la fureur… Un peu de retenue. Il y a quelques mois, on pouvait voir défiler sur nos écrans les images de la souffrance du peuple Kurde, des Syriens…
Je m’insurge, m’étonne, m’agace, m’escagasse sur la gestion de cette crise sanitaire mais je pense vraiment que l’heure des comptes n’a pas encore sonné. Ce matin, les mots d’Annie Ernaux résonnent en moi. "Ne plus se laisser voler notre vie"…
D’ailleurs, depuis quelques jours, je me débranche peu à peu des publications délétères où règnent colères, invectives…
Je surveille ma fille comme le lait sur le feu. Maux de gorge, toux sèche. Pas de fièvre.
Je pense à mes amis, à des connaissances qui sont dans la détresse face à la maladie ou celle de leurs proches. Mes pensées vont vers mon amie dont la fille partie en Inde pour ses études doit rentrer en France cette semaine…
Je m’active la journée pour me fatiguer et dormir d’une traite pour ne pas rêver. Pour l’instant tout faux. Insomnies. Je fais des rêves en couleurs mais à la C*…Encore cette nuit, j’ai parlé dans mon sommeil alors que dans mon rêve, le son ne pouvait sortir de ma gorge…
J’ai nettoyé ma cuisine du sol au plafond. J’ai rangé, frotté mes boites publicitaires, détartré la bouilloire, et récuré les grilles du four. Mes mains n’ont jamais autant flirté avec le bicarbonate de soude et le vinaigre d’alcool. Décapage intérieur certainement.
Je multiplie les recettes : salées, sucrées. Rien de compliqué mais cela me fait du bien. Le son de la radio branchée sur Inter accompagne le sifflement de la bouilloire. Hier matin, en préparant mes lasagnes truite fumée (pas de saumon) épinards et yaourt grec en guise de nappage, j’ai écouté le Masque et la Plume version matinale.
Très envie de découvrir l’écriture de Cristina Comencini. Cette femme qui nous a adressé une lettre intitulée « Chers cousins français », vient de publier aux éditions Stock : « Quatre amours »…
Jérôme Garcin sur les ondes. Je viens de lire ses deux opus "Son excellence, monsieur mon ami" et "le Syndrome de Garcin". J’aime la finesse et la justesse de son écriture. J’avais aussi adoré son "Bleus Horizons".
J’ai également ressorti de ma bibliothèque un livre que j’ai acheté l’année de mes 16 ans. "Propos sur le Bonheur" d’Alain. Je vous le recommande. Ce sont des petits textes courts qui sont de véritables remèdes à la mélancolie.
La plume, je vais la reprendre cette semaine. Je vais retrouver ma documentation et puis surfer sur les nombreux sites des bibliothèques mis à disposition gratuitement depuis le confinement.
Et puis, entre la cuisine, l’écriture, la gym que je m’impose pour ne pas m’empâter Henriette (que ceux qui l’ont comprise lèvent le doigt) je continue à voyager assise dans mon canapé. Revu avec plaisir deux films d’Yves Robert « Un éléphant ça trompe énormément » et « Nous irons tous au Paradis ». La France des années 70, où la couleur orange était omniprésente même sur la couleur des voitures…
J’ai beaucoup aimé le « Elle s’en va » d’ Emmanuelle Bercot. J’ai sillonné avec Catherine Deneuve les routes de France. Une véritable bouffée d’oxygène de la côte Atlantique aux Monts d’Auvergne…
Tailler la route, voilà mon rêve...Je parle souvent de me retirer sur une île.
L'hiver dernier, je suis allée avec mon amoureux à Jersey en bateau et survolé en avion les îles Chausey. Je mesure ma chance de ressortir de ma mémoire ces bons moments. Je me revois également, plus jeune, avec le père de ma fille sur l’ile de Bréhat et si je remonte encore plus loin dans mes souvenirs l’Ile d’Aix, l’Ile d’Oléron et Ré : des sorties avec l’école, des amis et ma famille…

J’ai des envies de mer, de vert…D’autres rêvent de mettre des paillettes dans leur vie, moi je souhaite renouer avec la couleur, savoir si la terre est bleue comme une orange…
Cadeau ce matin, en ouvrant mes volets, des tentures jaunes ont captivé mon regard. La voisine a accroché du soleil à ses fenêtres.
#J14
#restezchezvous
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