Maryline MARTIN

mercredi 25 mars 2020

#J9 BILLET D'HUMEUR#CONFINEMENT

J’ai précédemment fait référence à ma colère et je formulais des vœux pour ne plus être en rage contre les comportements, les réactions inconséquentes de certains de nos con citoyens face à cette crise sanitaire sans précédent. 

Ne plus me mettre en colère mais permettez-moi que je puisse encore m’indigner.
Lors de son adresse aux Français, le 16 mars dernier, le président de la République a prononcé une phrase qui résonne encore à mes oreilles : « Nous sommes en guerre. La Nation soutiendra ses enfants qui, personnels soignants en ville, à l’hôpital, se trouvent en première ligne dans un combat qui va leur demander énergie, détermination, solidarité. Ils ont des droits sur nous. ».
Pour avoir travaillé longuement sur le sujet « Première Guerre », je me suis targuée d'une recherche dans un de mes livres d’Histoire et hop :
« Ces Français que nous fûmes contraints de jeter dans la bataille, ils ont des droits sur nous ». (Paroles du Président du Conseil, Georges Clemenceau, prononcées devant l’Assemblée Nationale le 20 novembre 1917).

L’Histoire ne se répète pas, elle bégaye…inutile de préciser que la référence au premier conflit mondial est déplacée. C’est bien d’avoir le sens de la formule, de trouver un vocabulaire ad hoc et de marteler par six fois que nous sommes en guerre mais cette gestion digne d’une mascarade me fait penser à la Drôle de Guerre…». Même le langage de nos élites est codé, orienté digne d’une Mirabelle qui appelle son Eglantine (pardonnez ma référence)…Envie de crever ces ballons de baudruche. De faire défiler d’autres images… Depuis combien d’années le système de santé est-il moribond ? Il aura fallu attendre cette pandémie pour reconnaitre qu’Ils ont des droits sur nous ? 

Ne pas se mettre en colère. S’indigner.

Je rajoute que nous avons des devoirs sur eux. Sauf que cela ne doit pas encore être évident pour tout le monde. Entendu hier, devant l’étal quasi désert de mon boucher : « ils commencent à nous énerver, ce n’est qu’une grippe etc… ». J’ai tourné les talons, folle envie de rentrer dans le lard à ce conn* (cherchez la rime). Pensées vers Yaël qui avec sa famille lutte contre le virus...
Quelques minutes plus tard, arrivée devant le supermarché de mon quartier avec comme protection un mouchoir en papier gorgé d’huiles essentielles coincé sous mon foulard, je me réjouissais tout haut d’être numéro 3 dans la file d’attente (petites joies de l’unique sortie de la semaine). J’ai gentiment fait remarquer au numéro 2 de se mettre en place derrière numéro 1 (à la distance réglementaire) pour que moi numéro 3 je continue d’instaurer une file linéaire.
Numéro 2 sous son masque, a déblatéré qu’elle en avait marre de recevoir des ordres, le reste de ma mémoire (sélective) a appuyé sur la touche ERASE. Mon disque dur se sature rapidement..
De ma voix mélodieuse et flutée (si si), je lui ai répondu (sans me mettre en colère) qu’à l’image de la pandémie, sa réaction n’était pas appropriée (en vérité, j’avais juste envie de lui dire « Ta G* Pét*, regarde autour de toi...)…

Numéro 1 en a profité pour abonder dans mon sens et à remettre les choses à leur juste place…Comme par magie, le vigile est arrivé et nous a fait entrer …en file indienne.
Informations d’importance pour certains dont numéro 2 recroisée dans les rayons, le papier toilette est revenu en abondance ( cf note post confinement).
J’ai rapidement rempli mon panier, avec quelques pas de côtés, pour éviter, une toux postillons mitraillettes dans l’atmosphère en dépit des recommandations des gestes barrières, et je suis rentrée chez moi sans oublier de remercier la caissière derrière son écran en plexiglass.
Sur le trajet express du retour, j’ai imaginé en souriant une nouvelle danse (un pas sur le côté, deux pas en arrière, un pas sur le côté avec les gestes préconisés)…

Aujourd’hui, grand ciel bleu. Je m’en réjouis même si j’hume l’air à ma fenêtre. Quelques passants partis faire leurs courses. Moins qu’à l’ordinaire. Je suis encore effarée de découvrir sur certains de vos messages l’inconstance de vos voisins, alors que la liste des mourants continue à s’allonger, que les morgues seront bientôt saturées…Dans un pays proche, les patinoires sont réquisitionnées…Je ne vous fait pas de dessin. 

Ne pas se mettre en colère. S’indigner.

Les soignants ont des droits sur nous. Et nous avons des devoirs envers eux. Ce ne sont pas de supers héros. Quand ils rentrent le soir, ils ne rangent pas leurs capes dans une armoire, les infirmières, aides-soignantes, ne sont pas des wonder-woman en short à paillettes ni des fées évanescentes. En ce moment, ils-elles pleurent de rage et de désespoir face au manque de matériel. Les masques en tissu, protections dérisoires, sont faute de mieux utilisés dans certains établissements…Ces hommes et ses femmes ont choisi leur métier pour aider les gens à s'en sortir sans trop souffrir non pas les voir mourir car même là on ne peut plus dire les accompagner à mourir. Ils n’ont pas le temps, plus le temps…

Je suis également effarée d’avoir entendu sur France Inter qu’une infirmière avait reçu une lettre anonyme lui ordonnant de bien vouloir trouver un autre chez elle car elle était un risque pour ses voisins… 

J’ai envie de vomir… 

Difficile de ne pas se mettre en colère. Continuer à s’indigner.

Hé les gens, les mous du bulbe qui continuaient à faire la politique de l’autruche vous attendez quoi ? Que cela vous touche directement ? Une souscription pour des monuments : « A nos morts, personnels soignants, la patrie reconnaissante … ».
Applaudissez à vos fenêtres, faites du bruit, " ambiancez" comme vous voulez mais restez chez vous.

Promis, mon prochain billet sera plus léger.
#J9
#restezchezvous

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Publié par Mary à 02:12
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Libellés : Billet d'humeur

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Un roman récit publié aux Editions du Rocher

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La Goulue. Moulin Rouge'I kuninganna

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La Goulue. Regina de la Moulin Rouge. Editura Corint

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The Queen of the Moulin Rouge: Her Story

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Maryline Martin est née à Angoulême mais vit, pour des raisons professionnelles, à Paris. Journaliste littéraire sur une radio libre parisienne, elle a rencontré de nombreux auteurs qui l’ont encouragée, au regard de la qualité de ses chroniques, à prendre la plume. Ses écrits, remarqués par de nombreux prix, s’interrogent sur la place et le rôle des femmes dans l'Histoire. Elle intervient dans des ateliers d’écriture tant dans le primaire que dans le secondaire, donne des conférences : Universités du Temps Libre, les bibliothèque, médiathèques... Son recueil de nouvelles Les Dames du Chemin a été adapté au théâtre et sélectionné comme lectures cursives au Baccalauréat de Français......le rêve, pour un auteur vivant ! Maryline Martin est membre de la Sofia, de la Maison des écrivains et de la littérature (Mel) et de la Société des Gens de Lettres (SGDL).
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