A l’heure de ce énième jour de confinement, je considère ma vie comme
un manège et comme le chante si bien Nicoletta : « Toutes choses
passent, vont et reviennent… ».
Ces deux derniers jours ont été
compliqués à gérer avec une migraine latente, un gros coup de pompe et
une envie de pas grand-chose. Sensation de creux. Mes nuits ne sont pas
plus belles que mes jours. Mes rêves sont agités, mon sommeil peu
réparateur. Va falloir que je fasse le ménage aussi là-haut… « Allô le
cerveau ? J’ai mal au cœur ! »…
Ménage-Manège. J’aime la langue française, ses consonnes et ses voyelles que l’on peut twister dans tous les sens.
Ce qui me fascine également ce sont les palindromes. Au plus long «
RESSASSER », je préfère REVER et cette phrase « ENGAGE LE JEU QUE JE LE
GAGNE » …
En ce moment, les chercheurs, les soignants, les
aidants souhaitent gagner face au virus, sauf pour certains qui jouent
au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, qui dérogent aux
règles ou qui se font du blé en revendant des masques et du gel hydro
alcoolique…
Allez comprendre, au début du confinement, les
masques alternatifs étaient considérés avec dédain… Depuis le week-end
dernier, nouvelle recommandation, nouvelle préconisation. En prévision
de courses de première nécessité, je plie en imitant la voix de Michel
Chevalet : « le masque ? Comment ça marche ?» une serviette de table et
joins deux élastiques aux extrémités. Système D. de l’art de la
débrouillardise.
La farine, et oui, là aussi c’est le système D.
Les rayons de l’hyper de mon quartier sont vides. Petites astuces
extraites du journal Ouest-France du Samedi 4 avril (Merci Isabel pour
le partage). La remplacer pour les pâtisseries par de la poudre d’amande
ou de noisettes…
En parlant d’oléagineux, j’ai envie d’ouvrir
une parenthèse concernant la une du Parisien du week-end dernier qui
vaut son pesant de cacahuètes… « Le titre : Ils racontent le monde
d’après » Quatre portraits d’hommes. Quatre entretiens d’hommes : un
climatologue, un commissaire européen, un politologue et un généticien.
Ce qui me choque voyez-vous hormis que le sexisme soit omniprésent c’est
également le manque de diversité dans les catégories sociales et
professionnelles. Depuis, le journal a fait son mea culpa en parlant de
maladresse. *No comment* enfin si : « c’est pas gagné ma pauvre Lucette
! »
Le monde d’après…Moi je rêve d’une nouvelle adresse comme
dans la chanson de Pierre Perret…car voyez-vous « ce hall de gare
pavoisé de solitudes plein tarif et de marques d’apéritifs et de
bonheurs synthétisés je m’en suis désapprivoisée »…
Heureusement
il y a la littérature. « J’avais envie de réapprendre…De savoir ce que
signifiait vraiment avoir l’eau à la bouche. Pas à travers quelqu’un,
mais à travers les mots. Ceux qui sont dans les livres…(…). Pourquoi
va-t-on vers des livres comme on va vers des gens ? Pourquoi sommes-nous
attirés par des couvertures comme nous le sommes par un regard, une
voix qui nous paraît familière, déjà entendue, une voix qui nous
détourne de notre chemin, nous fait lever les yeux, attire notre
attention et va peut-être changer le cours de notre existence ? ». Cet
extrait provient du très très beau livre écrit par Valérie Perrin «
Changer l’eau des fleurs ». Les mots sur des maux. Baume au cœur dans
ces temps de montagnes russes.
Changer le cours de nos existences
et courir vers nos librairies préférées. Ils-Elles auront besoin de
nous autant que nous avons eu besoin d’eux-d’elles pour porter nos mots.
Sur mon manège, perchée sur mon cheval de bois, je tiens, j’essaie de
garder l’équilibre. Mes mains tiennent fermement les rênes… en fond
sonore le jingle du message lié au corona. Cette alerte de quelques
secondes me fait le même effet que Protest (Spirituals for Orchestra) de
Morton Gould*.
Pas envie d’un tour gratuit mais je pense que l’on n’a pas encore atteint le sommet et décroché le pompon de l’absurdité…
#J22
#restezchezvous
*générique des dossiers de l'écran
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